Le marché de l’automobile en Algérie toujours sous tension

FIAT Algérie
Plus de neuf mois après la promulgation de la loi portant sur les concessions et l’industrie automobiles, le marché des véhicules en Algérie reste toujours sous tension.

Après des années de blocage, plusieurs constructeurs internationaux ont réussi à obtenir l’agrément du ministère algérien de l’Industrie afin d’importer les voitures. Dans un premier lot, on trouve l’italien FIAT, le Chinois Jac et l’allemand Opel. Depuis quelques semaines, des sites spécialisés évoquent des agréments accordés à d’autres constructeurs, notamment chinois. Toutefois, les autorités ne communiquent toujours pas officiellement sur le sujet, laissant le terrain libre aux spéculateurs qui aiment profiter de ce genre de situations.

Tous les chemins mènent à… FIAT

Jusqu’à présent, seule la marque FIAT, filiale du groupe franco-italo-américain Stellantis, a réussi à importer et à commercialiser certains modèles. Les deux autres n’ont toujours pas obtenu des autorisations d’importation. Ce qui fait que la pression est à son paroxysme chez FIAT Algérie. La firme italienne est au centre de toutes les attentions, obligée d’importer des voitures depuis le mois de mars 2023 alors que « le quota destiné à l’Algérie n’était même pas encore entré en production », selon un haut responsable de l’entreprise. « Les gens attendent beaucoup de nous alors que nos importations sont très limitées », indique-t-il.

Par conséquence, des clients se plaignent des retards de livraison. Certains ont dû patienter plusieurs mois avant de recevoir leurs véhicules, alors que la loi algérienne donne un délai maximum de trois mois aux concessionnaires pour livrer les commandes passées. C’est pourquoi, ces acheteurs accusent la société d’avoir enfreint la réglementation en vigueur. FIAT se défend en évoquant des retards dans l’attribution, par les autorités compétentes, des licences d’importation. « Nous avons plus de 10 000 commandes fermes, alors que nous n’avons importé que 7 500 voitures. Nous avons dû arrêter de prendre de nouvelles commandes avant l’arrivée de nouveaux lots », explique notre interlocuteur. Il rassure, néanmoins, les clients de FIAT qui compte accroître la cadence de ses livraisons avec la nouvelle autorisation d’importer et le début de la production des véhicules destinés au marché algérien dans ses lignes de production milanaises. Le nombre de voitures produites augmentera davantage avec le lancement de la chaîne de montage du constructeur italien basée à Oran, d’ici la fin de l’année.

Un manque de 1,5 million de voitures à combler

Pour les autres marques qui ont obtenu une autorisation d’importation de véhicules, elles sont toujours dans l’attente de recevoir officiellement le fameux sésame. En attendant, elles ont préparé un réseau de sous-traitants sur l’ensemble du territoire national. Ces showrooms et garages qui portent les noms d’enseignes Opel et Jac restent donc fermés pour l’instant.

Au grand dam des citoyens, ce contexte de transition que connaît le marché automobile algérien maintient les prix des véhicules d’occasion assez élevés. Dans les marchés hebdomadaires ou sur les sites de vente spécialisés, les prix des voitures usagées atteignent des cimes inimaginables. Des véhicules de plus de 10 ans d’âge, avec un compteur à plus de 250 000 Km, se vendent à près de 2 millions de dinars (environ 10 000 euros) pour certains modèles. Ce qui plombe le marché et dissuade beaucoup d’Algériens, issus de ce qui reste de la classe moyenne, d’acheter une voiture dans l’immédiat, préférant attendre une « éternité » l’entrée sur le marché de nouveaux véhicules.

Par ailleurs, cette absence des véhicules neufs sur le marché n’a pas provoqué que la hausse des prix de l’occasion. Le vieillissement du parc roulant a créé un besoin énorme en pièces détachées. Or, le souci des autorités financières d’épargner les réserves de change les a poussées à restreindre l’importation de beaucoup de marchandises y compris les pièces de rechange.

À noter, enfin, que les spécialistes estiment le nombre de véhicules qui manquent sur le marché algérien à plus de 1,5 million d’unités, résultat de l’absence d’importation depuis plus de 4 ans.

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