Les deux conjoints se sont présentés, aujourd’hui, à la mairie où a été prévue leur cérémonie de mariage. Or, Robert Ménard, qui les avaient déjà informés la veille de sa décision controversée, a maintenu son refus de les marier arguant qu’il n’allierait pas le couple « en raison de la situation illégale » du futur mari et de ses « antécédents judiciaires ». La jeune femme de 29 ans a tenté en vain de dialoguer avec le maire pour obtenir des explications et le convaincre de renoncer à sa position, qui est clairement politique oubliant qu’il est avant tout le premier magistrat de sa localité et de tous ses habitants. La future mariée, de nationalité française, a exprimé son sentiment d’indignation. « J’ai honte de la France », a-t-elle déclaré aux médias qui se sont déplacés à l’hôtel de ville. Lors de l’entretien qu’elle a eu avec Robert Ménard, une situation tendue s’est installée. Le maire a rapporté avoir été confronté à un discours militant enregistré par la jeune femme, ce qui a renforcé sa position de refus. Il a dénoncé cette affaire en la qualifiant de « cirque » et a accusé l’État de « ne pas faire respecter les OQTF ».
De son côté, le jeune homme, déterminé à épouser sa compagne malgré les obstacles, a exprimé son amour pour elle et sa réelle volonté de s’engager avec elle. « Je trouve ça dégueulasse, on est très amoureux, on habite ensemble, ça fait plus de sept mois », a-t-il réagi, avec non sans émotion en présence des membres de sa famille et celle de sa fiancée. Ceux-là se sont rassemblés devant la mairie, adultes et enfants, prêts à célébrer le mariage qui a été finalement annulé ou du moins reporté.
Un coup politique autour des OQTF et le « mariage blanc » !
Cette affaire soulève des questions importantes sur les droits des personnes sous OQTF et les responsabilités des maires dans la célébration des mariages. Les décisions prises par les autorités locales peuvent-elles aller à l’encontre de la loi et des droits fondamentaux des individus ? Non, si on se fie au procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, qui a affirmé que le maire n’avait pas le droit de refuser de marier le couple, qu’il soupçonne de faire un « mariage blanc » dans le but de régulariser la situation administrative du ressortissant algérien.
La controverse autour de ce refus met, également, en lumière les tensions et les débats vifs sur les politiques migratoires en France, qui opposent la lutte efficace contre l’immigration illégale au respect des droits des personnes concernées. Ces clivages ont été accentués, ces dernières semaines, avec la mort tragique de Nahel et les violentes émeutes qui l’ont suivie partout en France.
Quant au couple, qui n’a rien demandé de tout ça, il reste déterminé à se marier malgré la grande frustration engendrée par cette polémique. Selon une déclaration faite à CNews, le jeune homme envisagerait désormais d’autres options, notamment un « mariage en Algérie suivi d’un retour en France avec les papiers nécessaires ». Il ne compte pas non plus en rester là avec l’ancien patron de Reporters sans frontières. Une plainte serait déposée contre lui car sa décision est illégale aux yeux de la loi.