Ancien ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar poursuivi pour « crimes de guerre » en Suisse

Khaled Nezzar Procès en Suisse
Après plusieurs années de procédures, le procureur fédéral de la Suisse a transmis au Tribunal pénal fédéral « l’acte d’accusation » du général à la retraite Khaled Nezzar, ancien ministre algérien de la Défense (1990-1993).

Cela ouvre la voie à un procès pour « crimes de guerre sous forme de torture, de traitements inhumains, de détentions et condamnations arbitraires ainsi que crimes contre l’humanité sous forme d’assassinats qui se seraient déroulés de janvier 1992 à janvier 1994 », indique l’ONG Trial dans un communiqué, rendu public ce mardi 29 août. C’est cette association qui défend les accusateurs de l’ancien ministre, aujourd’hui âgé de 85 ans et donné « malade » par des sources médiatiques.

« Le procès à venir marque une étape historique dans la lutte contre l’impunité des crimes commis durant la ‘décennie noire’, une loi d’amnistie garantissant en Algérie une impunité complète pour les atrocités commises par toutes les parties au conflit », ajoute l’ONG, qui accompagne des ressortissants algériens se présentant comme des « victimes du général Nezzar ». Parmi eux, Abdelouahab Boukezouha accuse l’ancien chef de l’État-major de l’armée algérienne de l’avoir « personnellement torturé ». D’autres accusateurs racontent des faits similaires, tandis que quelques supposées victimes se sont rétractées par rapport à leurs témoignages initiaux.

Accusations toujours réfutées par Khaled Nezzar

Le général Nezzar et ses avocats ont régulièrement réfuté lesdites accusations, traitées de « mensonges ». L’ancien homme fort d’Alger a toujours nié sa responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés, lesquels remonteraient selon l’accusation aux années 1990, en pleine période de la « décennie noire ». S’il a lieu, le procès contre Nezzar sera le premier à concerner directement cette période, la plus tragique de l’histoire algérienne postindépendance ayant été marquée par plus de 200 000 personnes mortes et disparues.

Pour rappel, dans le but de rétablir la sécurité dans le pays et de mettre un terme au conflit armé opposant l’armée régulière aux groupes terroristes islamistes, les autorités algériennes, sous la houlette du président Abdelaziz Bouteflika, ont promulgué deux lois de grâce et d’amnistie, l’une appelée « Concorde civile » (1999) et l’autre « Charte pour la Paix et la réconciliation nationale » (2005). Cette dernière loi a barré la route à toute poursuite en Algérie concernant des faits commis durant la décennie 1990.

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