Le message d’espoir de Macron pour la jeunesse issue de l’immigration

Emmanuel Macron
Le président français, Emmanuel Macron, adresse un discours d’apaisement et de confiance envers les jeunes de France, près de deux mois après les émeutes des banlieues suite à la mort du jeune franco-algérien Nahel, tué par un policier à Nanterre pour refus d’obtempérer. Implicitement, il a reconnu que l’Etat se doit de « faire plus » pour répondre à leurs exigences. Néanmoins, il a appelé encore une fois à privilégier la voie du dialogue et de la compréhension.

C’était jeudi dernier, à Bormes-les-Mimosas (sud de la France), lors de la commémoration du 79e anniversaire de la libération de cette petite ville balnéaire et d’autres régions de Provence par les troupes alliées, avec le concours et l’engagement des combattants des colonies notamment les Algériens. « En ce jour, retenons la leçon de courage qu’ils nous ont donnée et chérissons comme eux la liberté pour laquelle ont combattu jusqu’à la mort. C’est notre grand bien, c’est ce qui fait de nous les citoyens que nous sommes », a-t-il déclaré.

Hommage à la jeunesse d’ici et d’ailleurs

Faisant des allusions aux violences qui ont secoué plusieurs villes du pays, fin juin et début juillet, le président Macron a estimé que le gouvernement se doit de répondre aux aspirations des jeunes pour entrevoir l’avenir dans la sérénité. « Il y a dans nos jeunes un appétit de liberté, un idéalisme qui se cherche parfois, auquel nous devons répondre. Sans quoi parfois cette aspiration noble se retourne contre elle-même et sape les fondations de cette nation de liberté, d’égalité et de fraternité initiée en 1789 », s’est-il exprimé.

Il a évoqué la « précarité de la liberté » et du « bonheur d’être ensemble », avant de faire un parallèle entre les jeunes d’hier tombés pour la liberté, y compris ceux venus d’ailleurs, et ceux qui aspirent à un avenir meilleur et à la justice, de nos jours. Il a également insisté auprès des jeunes sur les notions de « liberté » et de « devoir », les invitant à exprimer leurs colères et leurs doutes dans un cadre républicain en dehors de toute violence. Autrement, « c’est la désunion et la division, souligne-t-il, qui prospèrent et qui pavent la voie du chaos et de l’injustice ».

Le débarquement… des Algériens en Provence

S’adressant indirectement à la jeunesse issue de l’immigration, à chaque fois pointée du doigt surtout aux moments les plus difficiles que traverse la République française comme lors des dernières violences urbaines, le locataire de l’Élysée a tenu à rappeler le rôle joué par les combattants étrangers durant la Seconde Guerre mondiale dans la libération de la France du joug nazi, parmi eux des tirailleurs, des spahis, des goumiers et des zouaves. « Tous venus mourir sur nos côtes pour libérer notre pays », a-t-il martelé. L’orateur a évoqué, entre autres, l’engagement d’un commando d’Afrique composé de onze adolescents, dont Henri Fabre et Pierre Velsch, « nés dans la même commune d’Algérie et qui brûlaient d’envie tout simplement de s’engager » pour la France.

Pour rappel, la ville portuaire de Bormes-les-Mimosas a été libérée le 17 août 1944, dans le cadre du débarquement des Alliés en Provence, ayant commencé deux jours auparavant. Cet événement décisif a été marqué par la participation de plusieurs milliers de combattants algériens, majoritaires parmi les forces françaises débarquées. Ils ont eu un rôle crucial dans la libération de plusieurs grandes villes du sud de la France, particulièrement Marseille. On les appelait à l’époque « les Français musulmans ». Décrits comme « courageux et combatifs » par leurs supérieurs militaires, ils se sont battus héroïquement pour que la Provence retrouve sa liberté. C’est pourquoi, Emmanuel Macron n’a pas omis de souligner le courage de ces femmes et hommes, dont certains étaient « partis à la fleur de l’âge ».

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