Emmanuel Macron refuse de revenir sur l’accord franco-algérien de 1968

Macron France Algérie
Après des mois de silence au sujet de l’accord de 1968, qui a d’ailleurs fâché Alger, Paris, par la voix du président français lui-même, nie vouloir le dénoncer ou le réexaminer. Emmanuel Macron défend une décision guidée par un souci d'efficacité. Cette annonce pourrait influencer les discussions en cours entre la France et l’Algérie concernant le futur de leur coopération.

Le président français, Emmanuel Macron, a clairement rejeté les appels de certaines personnalités politiques, y compris au sein de sa propre majorité, demandant la remise en question de l’accord franco-algérien, qu’ils jugent « trop avantageux » pour les Algériens.

Dans une déclaration, pour l’hebdomadaire Le Point dans son édition d’aujourd’hui, le président Macron a balayé d’un revers de la main l’idée de « revenir » sur le traité de 1968 qui régit les relations bilatérales entre la France et l’Algérie sur les plans de l’immigration et la circulation des personnes. « On dit tout et son contraire à ce sujet. Je ne suis guidé à ce propos que par un principe d’efficacité », a-t-il martelé, assumant une posture pragmatique sur ce dossier.

Voilà de quoi satisfaire les partenaires algériens, notamment son homologue Abdelmadjid Tebboune, qui doit se rendre bientôt à Paris. À ce propos, voulant certainement rester discret sur les préparatifs du fameux voyage d’Etat, tant attendu depuis le début de l’année, il a complètement évité d’aborder ce sujet.

Cette position sur l’Algérie, et l’immigration d’une manière générale, risque de braquer encore plus les leaders de l’extrême-droite et certains de la droite, jusque dans son camp.

Pas de problème significatif d’immigration en France, mais plutôt d’intégration

Alors que le débat sur l’immigration en France est brûlant, le Président a également abordé la question de la « loi sur l’immigration ». Il a exprimé son souhait de voir son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, « repartir du projet initial du gouvernement », tout en acceptant que le Sénat et l’Assemblée nationale puissent enrichir le texte. Bien qu’il ait exprimé son désir d’éviter l’utilisation de l’article 49.3 – une procédure constitutionnelle qui permet au gouvernement d’adopter un projet de loi sans vote parlementaire -, il a précisé qu’il n’excluait pas cette option en cas de blocage, soulignant sa volonté d’« obtenir des résultats ».

Le patron de l’Élysée a, par ailleurs, abordé la question des émeutes qui ont éclaté dans environ 500 villes françaises, au début de l’été. Suite à la mort du jeune franco-algérien Nahel, tué par un policier à Nanterre pour refus d’obtempérer, il affirme que près de 10 000 personnes ont été impliquées dans des actes de désordre et que plus de 4 000 arrestations ont eu lieu. « Durant ces quelques jours, après la mort de Nahel, il y a eu un immense déferlement de violence, de violence mimétique, une volonté de vengeance », a-t-il regretté, avant de préciser que cette colère a été dirigé contre la police et l’Etat, sans « motivation politique, sociale ou religieuse ».

Pour Macron, il n’y a moins de problèmes d’immigration que d’intégration en France, puisque « ce ne sont pas les étrangers qui ont causé ces émeutes, 90 % sont nés français ! ». Il a noté des manquements au sein des cadres familiaux et éducatifs, citant notamment le nombre élevé de jeunes issues de familles monoparentales ou bénéficiant de l’aide sociale à l’enfance parmi les personnes interpellées.

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