Difficultés relationnelles entre l’Algérie et la France : Le contre-exemple chinois !  

Emmanuel Macron, le président français, et Xi Jinping, le président chinois.
Au moment où le fameux « cassement de tête calendaire » continue visiblement de renvoyer aux calendes grecques son voyage en France, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’apprête à effectuer une visite d’Etat en Chine, du 17 au 21 juillet, pour répondre à l’invitation de son homologue chinois, Xi Jinping. Au programme, essentiellement des entretiens entre les deux chefs d’Etat.

« Le but est de tracer ensemble la future évolution de la coopération économique…, et d’échanger en profondeur sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun », a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi, 13 juillet. « La Chine et l’Algérie entretiennent une profonde amitié traditionnelle. Les deux pays se sont toujours respectés, se sont considérés comme des égaux et se sont soutenus… Les relations sino-algériennes ont connu, ces dernières années, un développement complet et approfondi, avec un approfondissement de la confiance politique mutuelle », a-t-il ajouté, dans sa réponse à une question de l’agence de presse Xinhua retranscrite sur le site du MAE chinois.

« Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations fortes, bien ancrées, et de la coopération économique entre les deux peuples amis, algérien et chinois », a indiqué de son côté la Présidence algérienne. Le président Tebboune passera 5 jours entiers dans la république communiste, dont le régime est historiquement ami et allié de l’Algérie avant et après l’indépendance. C’est le premier Etat souverain, en dehors de la ligue arabe, à avoir soutenu, dès sa création en 1958, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).

Annoncé en mars dernier, tout a été ficelé rapidement pour cet important déplacement. C’est dire si les relations amicales algéro-chinoises sont au beau fixe, d’autant plus qu’il y a eu, en novembre 2022, la signature du deuxième accord stratégique quinquennal entre l’Algérie et la Chine, qui va jusqu’en 2026. Ledit document vise à renforcer les échanges et les relations bilatérales entre les deux pays, notamment à travers d’importants investissements directs sur le territoire algérien, en mettant l’accent sur de grands projets dans l’énergie, l’agriculture, la santé, la science et les nouvelles technologies, l’espace, la culture ou encore la promotion et le développement du sol.

Premier fournisseur de l’Algérie

À noter aussi que la Chine est le premier fournisseur commercial de l’Algérie, depuis 2013, atteignant actuellement environ 18% des parts de marché des importations de ce pays. Autrement dit, presque le double des parts détenues par la France. La République populaire de Chine exporte, en moyenne, 7 milliards de dollars par an vers le marché algérien.

Pour atteindre ce niveau d’excellence des liens diplomatico-économiques entre Alger et Pékin, les deux capitales ont élevé leurs relations à un « partenariat stratégique global », signé en 2014, sur la base d’application réelle du principe de gagnant-gagnant. L’Algérie a été ainsi le premier pays arabe à nouer un tel partenariat avec la Chine.

Ce membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, en partie grâce à la diplomatie algérienne qui « a contribué de manière déterminante, selon M. Wenbin, au rétablissement du siège légitime de la Chine », offre à l’Algérie une alliance géopolitique à toute épreuve, au sein de l’ONU et de toutes les autres institutions internationales. De même, les dirigeants chinois sont les premiers soutiens de la candidature algérienne d’adhésion aux BRICS.

En contrepartie, l’Algérie a soutenu et adhéré, dès 2018, à l’initiative chinoise de la « Nouvelle route de la soie » ou l’« Initiative ceinture et route », lancée officiellement en 2017. Le plus grand pays d’Afrique, où sa diplomatie reste très influente malgré les séquelles des années Bouteflika, ouvre les portes diplomatiques et économiques de ce continent à l’Empire du milieu. Ce dernier accepte, par ailleurs, dans un contexte de son besoin croissant de ressources énergétiques, la nouvelle doctrine algérienne en la matière : « Vous voulez nos hydrocarbures, venez investir ! ».

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