Création du Conseil d’affaires algéro-français

Le président du CREA, Kamel Moula (à gauche), et le président du MEDEF, Patrick Martin (à droite)

Les patronats algérien et français, représentés respectivement par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et le Mouvement des entreprises françaises (MEDEF), ont acté officiellement la création du Conseil d’affaires algéro-français (CAAF), lors d’une réunion organisée à Paris, le 5 février dernier.

Devant servir initialement de simple prise de contact entre le président du CREA, Kamel Moula, et le président fraîchement élu du MEDEF, Patrick Martin, la première rencontre de coordination de l’année 2024 entre les deux organisations patronales a été finalement concluante avec l’annonce officielle de la mise en place d’un Conseil d’affaires algéro-français. Un comité stratégique a été aussi installé, chargé de superviser l’avancée des travaux du CAAF selon l’agenda prévu. Il est composé des deux co-présidents, Abdelouahed Kerrar pour la partie algérienne et Yannick Morillon pour la partie française, élargi à deux autres chefs d’entreprise. « Cette approche opérationnelle permettra de faire du Conseil d’affaires un réel outil de renforcement des liens économiques entre les deux organisations. », a indiqué le CREA.

Les deux patronats ont défini globalement les modalités de travail en commun, de manière à rendre ce mémorandum « opérationnel ». Et ce, d’autant plus que le vis-à-vis français du CREA avait déjà affiché sa « satisfaction quant à l’amélioration du climat des affaires en Algérie ». Les entreprises françaises ont salué la nouvelle loi algérienne sur l’investissement après son adoption en 2022. En octobre de la même année, lors d’une rencontre d’affaires, le représentant du MEDEF a indiqué que « les entreprises françaises ont compris qu’il y a une nouvelle Algérie, et ont confiance dans les choix opérés par les autorités algériennes à travers le nouveau cadre régissant les investissements », sans manquer d’appeler les opérateurs des deux pays à « travailler ensemble sur le continent africain » et de « prospecter des secteurs comme l’énergie, le tourisme et l’agriculture ».

Cap sur la colocalisation et de coproduction franco-algériennes

Il reste à attendre maintenant que le conseil mis en place puisse jouer son rôle pour faciliter et accélérer les projets d’investissements et de partenariats bilatéraux. Autrement dit, passer des promesses et des engagements aux actions, surtout que les secteurs en souffrance ont été identifiés et que les attentes de l’Algérie en matière d’investissements directs étrangers sont importantes. De même qu’il s’agit pour la France d’assurer son expansion sur le marché algérien et renforcer sa position en Afrique.

Pour l’année en cours justement, il est prévu que les deux parties mettent en place des mécanismes et s’entendent sur des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’agroalimentaire, l’énergie et la digitalisation. Il s’agit comme l’a souligné le CREA de « faire émerger des approches communes, à travers l’élaboration d’une feuille de route thématique et l’identification des groupes de travail qui vont la mettre en œuvre ». Il est prévu qu’ils se réunissent alternativement à Paris et à Alger, durant toute l’année, afin d’aboutir rapidement à la concrétisation des objectifs fixés. Parallèlement, les deux parties organiseront des missions sectorielles de chefs d’entreprises en Algérie et en France avec visites d’unités de production pour renforcer la connaissance des capacités industrielles et/ou agricoles des uns et des autres. Il faut donc s’attendre à plusieurs échanges de visites entre les délégations d’hommes d’affaires françaises et algériennes.

Pour rappel à l’occasion d’une visite à Paris en décembre 2022, le président du CREA avait déjà signé un protocole de partenariat avec le MEDEF. « Le but de cet accord est d’aller vers un partenariat gagnant-gagnant de colocalisation et de coproduction », avait-il expliqué. D’autres « sujets prioritaires » ont évoqués, à savoir la sécurité sur trois plans : alimentaire, énergétique et sanitaire. Il était question d’identifier les entreprises de part et d’autre pour mettre sur pied des missions en Algérie.

Malgré un tel enthousiasme, les choses tardent toujours à se concrétiser. L’année 2024 sera-t-elle celle de la redynamisation des relations économiques algéro-françaises ? Une question importante qui s’invite au débat au moment où la visite d’Etat du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, est annoncée pour l’automne prochain.

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