Des images de Derna, dans l’est de la Libye, après le passage de la tempête Daniel, le 10 septembre dernier, révèlent une ville complètement dévastée. Capturées à l’aide d’un drone professionnel par le photographe libyen Waleed Al-Taleb, ces prises montrent les traces des inondations destructrices qui ont affecté tous les quartiers et, même, le port. La cité a été coupée en deux par les torrents d’eau, qui n’ont épargné ni bâtiments, ni routes, ni ponts, avant de se déverser dans la mer Méditerranée, devenue rouge à cause de la boue charriée.
La situation humanitaire reste toujours inquiétante, plus d’une semaine après le passage de la tempête Daniel, dans la ville libyenne Derna. La destruction de ses deux barrages, implantés depuis 50 ans en hauteur de la ville sinistrée, sous l’effet des pluies torrentielles a provoqué une désolation sans précédent. Certains témoins ont même parlé de tsunami, tant les eaux ont parfois atteint la hauteur de 20 mètres, engloutissant des immeubles de deux à trois étages. Des millions de mètres cubes se sont déversés emportant tout sur leur passage. Les flots ont causé la mort d’au moins 3 500 à 4 000 personnes, selon des décomptes provisoires. Le bilan définitif risque d’être largement plus dramatique, pouvant même dépasser 10 000 décès. Des équipes de secours, y compris algériennes et françaises, continuent de sortir des dizaines de corps sans vie des décombres. Par ailleurs, les Nations unies ont mis en garde contre la propagation des maladies, tandis que l’UNICEF s’inquiète du sort de plusieurs milliers d’enfants victimes à des degrés divers de la tempête Daniel. Les différentes agences onusiennes ont appelé à acheminer des aides médicales et humanitaires en toute urgence.